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Cercle
d'Études Vernonnais
Les activités 2022 du CEV et de ses membres |
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20 Janvier 2022 |
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Assemblée générale annuelle des adhérents du CEV
Ordre du jour • rapport moral et approbation, • rapport financier, rapport du vérificateur des comptes, approbation, budget 2022 et cotisations, • orientations pour 2022, • quitus sur la gestion du conseil d’administration, • renouvellement du mandat d’administrateurs, • présentation du nouveau Cahier vernonnais. |
24 Février 2022 Docteur Suzanne Noël (1878-1954) pionnière de la chirurgie esthétique et militante féministe François Denoncin |
Présentation de la conférence :![]() Suzanne Noël (1878-1954) fut interne des Hôpitaux de Paris, docteur en médecine, spécialisée en chirurgie plastique et esthétique, et pionnière dans ce domaine. À l’entrée de la guerre en 1914, elle exerce à l’hôpital Saint-Louis à Paris où des blessés de la face affluent. Pendant que tous les internes étaient mobilisés, dans des conditions extrêmement précaires, elle se dépense sans compter, participe à l'effort de guerre. Elle va porter secours aux blessés avant leur transport à l'hôpital, apporte son secours à de nombreuses œuvres de guerre. Cela lui vaut la médaille d’argent de la reconnaissance française. Impliquée dans la cause des femmes, elle porte sur son chapeau la revendication « Je veux voter » et appelle les femmes qui travaillent à faire la grève de l’impôts puisque l'État ne leur reconnaît aucun droit. Elle est aussi connue pour avoir créé, en 1924, la section française du Soroptimist International, mouvement interprofessionnel féminin, devenu ONG, créé aux États-Unis en 1921, et pour avoir par la suite fondé d'autres sections un peu partout en Europe et en Asie. En 1926, elle publie un ouvrage visionnaire, La chirurgie esthétique, son rôle social. De 1926 à 1936, elle parcourt le monde. Elle profite des conférences professionnelles ![]() En 1928, elle reçoit la Légion d'honneur pour sa contribution à la notoriété scientifique de la France sur la scène internationale. En 1930, elle fonde la Fédération européenne Soroptimist dont elle devient la première présidente. Elle fut aussi Tertiaire de l’Ordre de Saint-Dominique (1934). Pendant l’Occupation, elle modifie les visages de résistants ou de juifs traqués par la Gestapo. À la Libération, elle intervient pour effacer les séquelles physiques de déportés des camps de concentration nazis. François Denoncin, membre du CEV, nous fera découvrir la vie si riche de celle qui fut la marraine de son père, Philippe Denoncin (1924-2008). Résumé de la conférence : Le 24 février, dans la salle Maubert de l’Espace Philippe-Auguste, M. François Denoncin, ancien directeur de l’Institut Les Fontaines et président de Jeunesse et Vie, a évoqué pour le CEV la figure de Suzanne Noël. Très abondamment illustrée, la conférence fut agrémentée de lectures de textes de Suzanne Noël faites par Fabienne Pouëssel. Une histoire de familles, les drames et les étapes d’une vie Le père du conférencier fut le
filleul de Suzanne Noël. De là, l’attachement particulier de François Denoncin à cette figure et la
présentation de nombreux documents des archives familiales, s’ajoutant à ceux
provenant la bibliothèque Marguerite-Durand à Paris.
À la rentrée universitaire 1905, Suzanne entre à la faculté de médecine de Paris. Durant ses études de médecine, elle rencontre André Noël, étudiant comme elle. En janvier 1914, Morestin est nommé chef du service de chirurgie réparatrice à l’Hôpital St-Louis, et durant le conflit, il a également, à sa charge, deux autres services : à l’hôpital Rothschild, et à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce où il organise dès 1915 le service des blessés et des mutilés de la face (« Le Vème blessé ») consacré à la chirurgie maxillo-faciale. Il sera surnommé le Père des Gueules Cassées. ![]() En 1933, elle publie un ouvrage spécialisé intitulé La chirurgie esthétique, largement illustré par ses dessins et destiné au monde médical, en reprenant et complétant plusieurs de ses publications dans des bulletins médicaux de 1928 à 1933. En 1940, à un âge où plus d'un spécialiste songe à la retraite, Mme Noël est nommée présidente de la Société de Morphobiologie plastique et esthétique et devient ainsi la première femme présidente d'une association médicale scientifique en France. Parallèlement à son activité professionnelle, elle s’engage dans le combat pour la cause des femmes, notamment le droit de vote. Suzanne s'était déjà engagée dans l’action et avait rejoint l’association des veuves et orphelins de médecins, l'association d'aide aux militaires de la Grande Guerre, l'association des réfugiés de l’Aisne et l'association nationale des jardins et ateliers sanitaires. Ceci l'amène à côtoyer d'autres femmes soucieuses de défendre leurs droits. Sa participation à l’effort de guerre dont ses engagements auprès des associations seront reconnus en 1921 par la Médaille d'argent de la Reconnaissance française. De plus en plus impliquée dans la cause des femmes, elle porte en 1923 sur son chapeau la revendication « je veux voter ». Membre du Comité Central de l’U.F.S.F. (Union Française pour le Suffrage des Femmes) appelle les femmes qui travaillent à faire la grève de l’impôts puisque l'État ne leur reconnaît aucun droit. L’humaniste
On peut relier à ce militantisme
son action en faveur d’une organisation féminine. En 1924 en effet, elle crée la section
française du Soroptimist International, mouvement interprofessionnel féminin,
![]() De 1926 à 1936, elle parcourt le monde de l’Europe au Moyen Orient en passant par l’Amérique. Elle profite de ses conférences professionnelles et de ces voyages pour défendre et promouvoir les droits des femmes en vue d’ouvrir de nouveaux clubs Soroptimist. En 1930, elle fonde la Fédération européenne Soroptimist dont elle devient la première présidente. Durant la Seconde Guerre mondiale, des clubs Soroptimist ferment. En 1943, un fonds d'aide à la reconstruction est créé et alimenté par les fédérations Soroptimist américaines et britanniques pour apporter de l'aide aux pays meurtris. Le bureau de cette fédération nomme cette action Fonds Suzanne Noël. Elle reçoit ainsi des vivres, des vêtements pour les clubs français mais aussi de l'argent pour aider ou réorganiser des clubs Soroptimist européens. Par ailleurs, elle prend part aux actions d’une OEuvre de l’enfance, « Les P’tits Quinquins », vouée à permettre à des enfants défavorisés dont les familles sont originaires des départements dits septentrionaux : Nord, Pas-de-Calais, Aisne, Somme, Oise et Ardennes, de profiter de séjours en colonies de vacances, et pour cela de réunir des fonds. Ainsi, dans les années 1928 à 1939 et plus, Suzanne fut présidente du comité féminin de propagande pour « Les P’tits Quinquins ». Elle décède le 11 novembre 1954 à l’âge de soixante-seize ans, dans le 7ème arrondissement de Paris. Conformément aux dernières volontés de la défunte, les obsèques ont lieu dans la plus stricte intimité. Infatigable, internationalement reconnue, décorée, elle demeure un exemple. |
31 Mars 2022 Histoire du programme Ariane Jacques Pasquier |
Présentation de la conférence :![]() Après
un bref rappel du contexte de la genèse du programme Ariane, en 1973, né de
l’échec du programme Europa mais aussi du succès du lanceur Diamant, cette
présentation propose un rapide survol de près de 50 ans d’histoire de ce
programme, d’Ariane 1 à Ariane 6, avec ses principaux objectifs, ses défis
techniques, industriels et commerciaux, ses principales phases, depuis celle du
développement initial d’Ariane 1, prolongé par ceux d’Ariane 3 et d’Ariane 4,
puis celle de la production et de l’exploitation commerciale de ces versions du
lanceur simultanément au développement d’Ariane 5 et enfin celle, toujours en
cours, de l’exploitation d‘Ariane 5 en
parallèle du développement d’Ariane 6 .
L’exposé,
précis et technique, agrémenté d’abondantes illustrations, a permis aux
Vernonnais présents de comprendre les différentes phases du programme
Ariane décidé en 1973, voilà près de cinquante ans. Le rôle de Vernon
est essentiel dans ce succès. Après l’échec de la fusée Europa, la
France, l’Allemagne et le Royaume-Uni imaginent un lanceur européen
pour s’affranchir des États-Unis, seuls capables alors de mettre en
orbite les satellites. Dans ce programme, le site de Vernon a conçu les moteurs à ergols liquides oxygène-hydrogène, et fournit aux différentes fusées Ariane (du n° 1 au n° 6 actuellement), les moteurs Viking, Vulcain, Vinci, dont la puissance augmente au cours des décennies permettant de lancer des satellites de plus en plus lourds. Aujourd’hui la grande réussite de ce programme réside entre autres dans la capacité de coordonner les fabrications de neuf pays européens. |
28 Avril 2022 Reconstruction de Vernon André Goudeau |
Présentation de la conférence :![]()
Après les bombardements ayant frappé le centre-ville en juin 1940, le
conseil municipal souhaite une reconstruction rapide et la préparation
d’u
![]() Plutôt que d’édifier le centre-ville à l'identique comme certains Vernonnais le souhaitent, les urbanistes Lemaire et Blondeau entendent remodeler le tissu urbain. La plupart des immeubles projetés, de taille modeste, restent de facture classique mais l’architecte vernonnais Henri Pottier, grand prix de Rome, aidé par son collègue Jean Tessier, n'hésite pas à insérer au cœur de la ville un immeuble plus original : l'ilot Pasteur qui rappelle les réalisations d'Auguste Perret. Les opérations de remembrement, l’attribution des dommages de guerre et les réserves émanant de l’association des sinistrés retardent la reconstruction qui ne commence qu’en juin 1948 comme l’indique une plaque disposée rue Émile Steiner. Malgré toutes ces difficultés, ce fut « une époque exaltante », selon Georges Azémia, maire depuis février 1946. L’histoire de la reconstruction de notre ville sera présentée par André Goudeau, président d’honneur du CEV. Résumé de la conférence : ![]() ![]() Si tout le centre de Vernon est détruit en juin 1940, très vite des plans sont dressés par l’administration de Vichy mais rien ne se fait pendant l’Occupation. Après la Libération, de nouveaux projets sont élaborés : faut-il reconstruire à l’identique ou créer une ville moderne ? La seconde solution est choisie. L’élaboration est longue, il faut concilier les souhaits des commerçants, des sinistrés et de la municipalité. Des rues sont élargies, d’autres sont créées après un remembrement des parcelles. La première pierre est posée en juin 1948 ; les travaux durent une dizaine d’années. Les immeubles sont de taille moyenne, en matériaux modernes. Le conférencier a insisté sur le caractère novateur de l’îlot Pasteur, où l’architecte Henry Pottier sépare les magasins des appartements. Une très belle conférence ayant ravi les 140 personnes présentes dans la salle Vikings. |
19 Mai 2022 Napoléon, les derniers témoins David Chanteranne |
Présen![]() ![]() À Sainte-Hélène, entouré de quelques fidèles
officiers et domestiques, Napoléon a vécu entre 1815 et 1821 dans des
conditions extrêmes. Sur cette île balayée par les alizés, installé dans un
bâtiment humide, l’Empereur s’épanche auprès de ses intimes. Avec eux, il va
gagner sa dernière bataille : celle de la légende. Dictant ses
souvenirs, avouant ses fautes, tout en cherchant à montrer l’acharnement
de ses adversaires contre la France, il élabore ce qui doit servir à ses
successeurs : un manuel politique doublé d’une importante série de
commentaires ou conseils. Ses confidences de captif à Las Cases, Bertrand,
Marchand, Montholon, Ali, O’Meara, Gourgaud, Antommarchi ou
d’autres témoins (Albine, Betsy et même ses oppositions à Hudson Lowe)
constituent un formidable testament à destination des générations suivantes,
dessinant un portrait original en creux de Napoléon. David Chanteranne est journaliste et historien. Diplômé de l’université de Paris-Sorbonne, administrateur de l’Institut Napoléon, il est rédacteur en chef du magazine « Napoléon 1er – Revue du Souvenir Napoléonien » et de plusieurs publications d’histoire. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages et consultant pour France Télévisions, il est directeur du musée Bertrand de Châteauroux.
La conférence de David Chanteranne du jeudi 19 mai a enthousiasmé le public du CEV venu nombreux à la salle Vikings. Retraçant les années d’exil imposées à l’Empereur de 1815 à sa mort en 1821, ce spécialiste de l’histoire du Premier Empire, également historien d’art et devenu tout récemment directeur du patrimoine à Rueil-Malmaison, a montré comment Napoléon a su forger sa légende. Celle-ci sera diffusée par ceux que l’on appelle les quatre évangélistes à qui il a raconté sa vie et ses batailles tout en exposant ses idées, ses ambitions, ses rêves et remodelant l’histoire du monde. Par leurs écrits, les généraux Bertrand, Gourgaud et Montholon, ainsi qu’Emmanuel de Las Cases, auteur du célèbre Mémorial de Sainte-Hélène (1823), ces derniers témoins, ont ainsi joué un rôle capital dans la formation de la légende napoléonienne qui imprégna l’imaginaire de tout le XIXe siècle et perdurant jusqu’à nos jours. Comme l’a dit Chateaubriand, « vivant, il a manqué le monde, mort il le possède ».
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17 Juin 2022 Soirée de juin à Croisy-sur-Eure |
Après deux années d'interruption dues aux restrictions sanitaires, le CEV est heureux de reprendre la tradition de ses soirées de juin.
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22 Septembre 2022 Holophane, Verlys : un siécle de verre aux Andelys Les amis du patrimoine des Andelys |
Présentation de la conférence :![]() La Normandie conserve la tradition de l'industrie verrière depuis le XIIIe siècle, et c’est aux Andelys, qu’en 2021, Holophane, leader mondial des composants pour le verre d’éclairage automobile, a célébré son centenaire. L’association des Amis du Patrimoine des Andelys vous emmènera lors de cette conférence à la découverte de l’histoire de cette entreprise et surtout des créations de la Verrerie d’Art des Andelys signées « Verlys », une marque dont la renommée s’est épanouie des années 20 aux années 50. Servie par des collaborations exigeantes, inscrite dans l’art de son temps et appuyée sur une expérience unique en matière de traitement de la lumière, Verlys a produit des pièces d’une exceptionnelle présence. Née dans les contraintes de l’industrie, transcendée en un choix de formes des plus signifiantes, Verlys annonce la prééminence de notre esthétique moderne, dite industrielle. À l’issue de
la conférence, le livre du centenaire contenant les magnifiques photos de
Laurent Parrault vous sera proposé à la vente.
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20 Octobre 2022 La normandie par les timbres Gérard Gengembre |
Présentation de la conférence :![]() Traditionnellement, depuis
la toute fin du XIXe siècle, chaque pays s’est présenté à travers sa
production philatélique, comprise comme un affichage de ses attraits, une
figuration de son histoire et de sa géographie, une galerie de ses grands
personnages, un message adressé au monde, voire une propagande politique. Malgré une regrettable dérive inflationniste, la France continue de respecter un programme d’illustration de tout ce qui la constitue comme nation. La conférence s’intéressera à l’image philatélique de la Normandie, province la plus « timbrifiée » depuis l’entre-deux guerres, tant par les symboles que par les villes, villages, sites, les monuments, les ouvrages d’art, l’artisanat, l’agriculture, l’industrie, les grands hommes et les grandes femmes. Bien connu pour ses conférences littéraires, Gérard Gengembre, professeur émérite de littérature française à l'université de Caen, est aussi un philatéliste émérite. Le secrétaire du CEV nous fera partager sa passion pour les timbres à travers l'exemple des timbres illustrant la Normandie et son passé. Résumé de la conférence : Donnée par Gérard Gengembre, dont c’était la quinzième intervention dans ce cadre, la conférence proposée par le CEV jeudi 20 octobre a attiré une assistance nombreuse dans la salle Maubert. Consistant pour l’essentiel en une projection commentée ‒ plus de 220 diapositives Powerpoint, mais cette quantité n’a semble-t-il pas rebuté le public ‒ elle a répertorié la quasi totalité des timbres consacrés par la Poste à la Normandie, de l’entre-deux guerres à aujourd’hui. Furent ainsi mises en évidence les grandes lignes directrices : représenter des lieux et des personnages marquants, privilégier des sites touristiques, commémorer des événements et, tendance récente, célébrer le patrimoine « ordinaire », comme les fromages, les cultures ou l’élevage des équidés. Force fut de constater que Vernon n’a guère été servi par la Poste. Les nombreuses questions portèrent sur cet ensemble de vignettes postales et plus généralement sur la philatélie, le tout dans une ambiance bon enfant. |
Mardi 15 Novembre 2022 Charles Garnuchot (1820-1892), un grand entrepreneur devenu maire de Vernon . Jean Baboux |
Prés![]() Charles Garnuchot, maire de
Vernon pendant une courte période (1875-1878), n’est pas le plus connu de nos
gloires locales, mais l’étude de son exi C'est Jean Baboux, le conférencier le plus prolifique du
CEV, qui nous fera découvrir la vie et les réalisations de ce personnage
méconnu. Pour sa 23e prestation devant le CEV, notre excellent, prolixe et prolifique conférencier a présenté une figure vernonnaise assez peu connue en dépit de la part qu’elle prit à la reconfiguration du tissu urbain de notre ville et de son nom attribué à une promenade le long de la Seine. Rappelons que le CEV, et tout particulièrement Jean Baboux lui-même sont à l’origine de ce baptême. En effet, il existait depuis 1862 une rue puis un quai Garnuchot, débaptisé au bénéfice de Jacques Chirac. Il était important que ce nom ne tombât pas dans l’oubli. Jean Pouëssel souligna que, dans son programme, le CEV s’attache à donner une ou deux conférences sur un sujet d’histoire locale. Jean Baboux a ainsi tracé un portrait vivant, situé un parcours professionnel et politique et plus généralement fait revivre un moment de l’histoire de Vernon. Son exposé s’organisa en trois points : l’entrepreneur, la construction du pont de Vernon, l’élu. Garnuchot entrepreneur ![]() Né à Montréal dans l’Yonne le 22 novembre 1820, Charles Garnuchot appartient à une fratrie de dix enfants, nés entre 1817 et 1834. Le père est juge de paix. Trois d’entre eux, dont Charles en 1840, entrent à la cimenterie de Vassy (aujourd’hui partie de la commune d’Étaules), près d’Avallon. Sous la direction de Gariel et Garnier, celle-ci fonctionnait depuis 1830 suite à la découverte d’un calcaire permettant de fabriquer un ciment de qualité, dit ciment romain de Vassy. Charles épouse la fille du patron, son frère Paul entre également dans la famille. La cimenterie emploie 500 personnes. Fortune faite, Ernest Gariel devient à la fois maire et un numismate reconnu. En 1859, sous le nom de Gariel et Garnuchot, la fabrique se lance dans les travaux publics, construisant notamment l’adduction d’eau d’Avallon, et, grâce à Eugène Belgrand (« l’Haussmann des égouts »), participe aux grands travaux de Paris sous le Second Empire, se voyant en particulier confier les égouts, les réservoirs et les ponts maçonnés en pierre. La construction de ces derniers coûte autour de un million de francs et ne dure que un à deux ans. Garnuchot résidait au 61 quai de Valmy. Le pont de Vernon s’il a également construit le pont de Pont-de-l’Arche, Charles Garnuchot nous intéresse directement par un ouvrage d’art essentiel, le pont édifié entre le 8 mai 1859 et le 19 mai 1861. Une plaque conservée au musée de Vernon rappelle cet événement. Pour un coût de 1.100 000 francs, financés par l’État et le conseil général, ce pont, outre la construction de l’église Saint-Nicolas de Vernonnet, a entraîné un nouveau tracé de rues nécessité par la circulation ainsi facilitée par le pont. De là les rues d’Albufera et Jules-Soret, En 1930, le nom de Clemenceau sera donné au pont. Comportant sept arches elliptiques sur le fleuve et une sur chaque rive, il s’agit d’un pont creux. Au milieu, se trouvait une croix côté amont, rappelant la séparation entre les paroisses et les diocèses. Rive gauche, un chemin de halage avait été aménagé, qui s’avéra inutile. Rive droite, se trouvent des vestiges où l’on peut déceler du ciment de Vassy. Rappelons que le premier pont Clemenceau fut détruit le 9 juin 1940 et qu’il fut remplacé par le pont actuel en 1953. Avec ses onze mètres de large et ses 253 mètres de long, sa structure était solide. Il résista à la crue de 1910 et au choc de la péniche « Allegro », drossée contre ses piles en 1932. Déjà, le 14 septembre 1870, le Génie avait fait sauter une arche du pont, ce qui entraîna la chute de l’ensemble. Après la guerre, des scaphandriers remontèrent les éléments, et le pont fut reconstruit. En 1940, on fit sauter toutes les arches. L’élu vernonnais Entré au conseil municipal sous le mandat de Suchet d’Albufera, Charles Garnuchot se montra assidu, et ses compétences furent mises à contribution. L’un des 108 contribuables les plus imposés, il possédait à Vernon terrains, pâtures, maisons, ainsi que le café du Théâtre, la salle de la Comédie et les deux immeubles encadrant la rue d’Albufera côté pont et construits par Louis-Joseph Delbrouck. Il habitait celui de gauche. A Paris, il acheta l’ancien hôtel particulier du maréchal Berthier, 58 rue de la Victoire dans le 9e arrondissement. La Banque postale l’occupe aujourd’hui. Ajoutons qu’il avait acheté la forêt de Vernon, ce qui lui permettait de louer les carrières. En 1870-1871, il fait preuve d’une grande efficacité, notamment pour faire face aux réquisitions allemandes. Donnant l’exemple, il offre 10 000 francs pour contribuer aux dépenses exceptionnelles et il négocie un emprunt de 150 000 francs. Nommé maire en 1875 par le préfet, il gère la ville en bon père de famille, commémore le souvenir des Ardéchois, veille à l’établissement du cimetière, fait construire des écoles et fait preuve d’une grande rigueur morale, surveillant les mœurs (on comptait à l’époque un débit de boisson pour 60 habitants!). Son mandat s’étant terminé en 1878, il se retire et il mourra à Paris le 14 décembre 1892. Il est enterré à Vernon dans une chapelle funéraire fort bien entretenue, à côté de son successeur à la mairie, Adolphe Barette. Le public a été captivé par cette conférence menée avec la maestria et la faconde habituelles de Jean Baboux. Dans la salle se trouvait un descendant de Charles Garnuchot par sa fille Cécile, décédée en 1925. Il a souligné que la forêt de Vernon fut rachetée par Edgar Brandt. Le questions ont porté sur les circonstances de la nomination à la mairie et sur les raisons de l’arrêt du mandat en 1878. André Goudeau évoqua l’échec de Charles Garnuchot aux élections cantonales de 1877, battu par Ambroise Bully. Guy Quintane rappela que les maires étaient effectivement nommés jusqu’en 1884, et Jean Baboux que Barette avait un réseau républicain et franc-maçon dont ne bénéficiait pas Garnuchot. |
Jeudi 15 Décembre 2022 Les premières de l'aérostier andelysien Jean-Pierre Blanchard Jean-Claude Viel |
Présentation de la conférence :![]() Dans sa conférence, Jean-Claude Viel, membre du CEV, reviendra sur le premier vol en mars 1784 (un échec partiel pour des raisons pittoresques qui n’ont rien à voir avec l’aérostation, qu’il conviendra de raconter), les deux ascensions à Rouen qui suivirent aussitôt et la ![]() Seront aussi évoquées la personnalité de Blanchard, parfois assez désagréable, ses difficultés pour financer ses vols mais aussi sa participation à l’invention du parachute et de l’hélice et ses tentatives (vaines d’ailleurs) pour créer un ballon dirigeable. On n’oubliera pas de mentionner le rôle important de son épouse, que Napoléon a qualifiée « d’aérostier officiel de l’Empire ». Jean-Pierre Blanchard fait partie de ces hommes qui ont imprimé leur marque sur la recherche et la technologie de leur époque et nous renvoient à un temps où la France était à la pointe du mouvement scientifique mondial. |